Se poser les bonnes questions

Vous êtes attiré par le métier d’agriculteur mais vous vous posez encore de nombreuses questions… Voici quelques pistes de réflexion pour mieux cerner vos envies et vous interroger sur votre projet.

Pourquoi devenir agriculteur ?

L’agriculteur, quelle que soit la production choisie, est garant de la qualité et de la sécurité alimentaire de notre pays et œuvre pour le développement durable.
Innovant, responsable… Plus qu’un métier, devenir agriculteur c’est vivre sa passion !

De multiples facettes

Chef d’entreprise
L’agriculteur doit se doter de compétences aussi solides que diversifiées pour assurer la gestion de son exploitation. Du comptable au mécanicien, l’agriculteur doit être autonome et polyvalent pour gérer son exploitation. Il est son propre patron et gère son temps de travail en fonction des impératifs de l’exploitation.

Connaissances multiples
Le métier d’agriculteur est très complexe et nécessite des connaissances très spécifiques dans un grand nombre de domaines. Grace à son expérience, il analyse les différents facteurs de risques (climat, saisonnalité, crises sanitaires, etc.), ce qui lui permet de faire les bons choix pour son exploitation.

Travail avec le vivant
Amoureux de la nature et soucieux de préserver son outil de travail, l’agriculteur s’engage pour la préservation de l’environnement et de la biodiversité. En relation étroite avec le vivant, l’agriculteur interagit en adéquation avec le cycle animal et végétal et œuvre pour la préservation des écosystèmes.

Innovation & technologie
Pour rester performante, l’agriculture n’a de cesse de se perfectionner. Les agriculteurs, en s’appuyant sur des formations spécialisées, travaillent avec des outils à la pointe de la technologie… Guidage par GPS, drones, robots de traite, etc. autant d’innovations technologiques qui accompagnent l’agriculteur eu quotidien et lui permettent de se perfectionner continuellement.

Acteur du monde rural
L’agriculture au sens large est créatrice d’emplois et de valeur ajoutée sur notre territoire francilien. L’agriculteur est un acteur à part entière de l’économie rurale qui s’implique, en adéquation avec d’autres acteurs, pour dynamiser nos campagnes et les rendre attractives.

Vers quelle production s'orienter ?

Le choix des productions va être central pour l’avancée du projet. Des conseillers spécialisés dans chaque domaine pourront vous accompagner tout au long de votre installation mais également après la finalisation de votre projet.

Le territoire de votre installation est étroitement lié au choix de votre production. Existe-t-il une filière sur mon territoire ? Est-elle organisée ? Vais-je avoir des concurrents ? Comment évolue la demande vis-à-vis de mon produit ? Autant d’interrogations à prendre en compte au moment de choisir une production.

Ma production est-elle agricole ?

Juridiquement, la définition de production agricole est la suivante : «Maîtriser un cycle biologique animal ou végétal correspondant à une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle».
Autrement dit, les activités d’élevage (reproduction, multiplication et croissance d’espèces animales) et de production végétales (grandes cultures, maraîchères, horticoles, …) entrent dans cette définition.

Atouts et contraintes des productions agricoles franciliennes

L’agriculture francilienne continue à relever de nombreux défis dont l’urbanisation de plus en plus forte et les contraintes liées à cette proximité : dépôts sauvages, vols, déprédations, difficultés de circulation, etc.

Les exploitations spécialisées (horticulture, pépinière, arboriculture, maraichage, etc.) connaissent depuis quelques années une forte diminution de leur activité en Ile-de-France. Ce sont les plus touchées par la proximité urbaine mais aussi la concurrence des produits d’autres régions de France et d’Europe. Ces 15 dernières années, ce sont environ 45% des exploitations spécialisées qui ont disparu sur le territoire francilien.

L’élevage reste très peu présent sur le territoire dû à l’absence d’outils de production et d’accompagnement au service des éleveurs (abattoirs, services vétérinaires, etc.) qui s’échappent en périphérie du pôle francilien. Avant de développer une activité d’élevage en Ile-de-France, il est donc nécessaire de se demander si tous les paramètres sont réunis pour mener à bien ma production.

Néanmoins, l’Ile de France représente le premier bassin de consommation du territoire national avec ses 12 millions de consommateurs, une belle opportunité pour les agriculteurs qui laisse le champ ouvert à la vente en circuit-court.

Se tester avant de se lancer…

Accès des Demandeurs d’Emploi aux Métiers de l’Agriculture

Pôle Emploi a mis en place le dispositif ADEMA (Accès des Demandeurs d’Emploi aux Métiers de l’Agriculture). Celui-ci permet aux personnes intéressées par l’agriculture de "tester" un métier agricole.
Ouverte à tout demandeur d’emploi inscrit à Pole Emploi et n’ayant pas suivi de formation agricole de plus de trois mois, ce dispositif permet sur 1 mois environ de se familiariser au métier de l’agriculture.
Une courte formation de 5 jours permet d’apprendre les rudiments du métier avant d’être reçu 3 semaines en entreprise agricole sous le tutorat d’un maître de stage.
Cette formation permet de découvrir le métier d’agriculteur avant de s’orienter vers d’autres formations plus techniques en agriculture.

Test d’activité agricole

Destiné aux candidat-e-s souhaitant valider leur projet et/ou compléter leurs savoir-faire pratiques avant l’installation, le test d’activité agricole consiste à tester - tout en étant accompagné par un réseau d’agriculteurs tuteurs formés - un projet de création d’une activité agricole, dans un cadre juridique et matériel sécurisé (prise de risque et investissement progressifs), sur un lieu donné et pour un temps défini.

Pendant cette phase de test, il n’y a pas de création effective d’entreprise agricole (donc pas d’installation), mais une mise en situation en « grandeur réelle » dans une structure immatriculée qui héberge juridiquement, socialement, comptablement et fiscalement le porteur de projet et son activité.

Le test d’activité agricole se différencie du stage et du tutorat par l’autonomie et la responsabilisation du porteur de projet qui se retrouve en situation réelle d'entrepreneur et de développement de sa propre production et clientèle.

S’il fait le choix de l’installation à l’issue du test, le candidat dispose ainsi de références techniques et économiques valorisables et d’un réseau professionnel et commercial existant : toutes choses rassurantes pour lui-même ainsi que pour ses interlocuteurs (SAFER, établissements bancaires, etc.)

Les compétences nécessaires

Compétences générales

Le métier d’agriculteur nécessite des compétences très variées : compétences en agronomie, en mécanique, en gestion, en commerce, etc. Comme tout chef d’entreprise, l’exploitant agricole doit être polyvalent.

Par ailleurs, il faut avoir en tête que la gestion d’une exploitation agricole engendre une charge administrative conséquente. Contrairement aux stéréotypes, l’agriculteur en plus des travaux extérieurs, consacre une grande partie de son temps à la gestion administrative et financière de l’exploitation.

La formation agricole  est donc fondamentale pour apprendre les multiples facettes du métier.

L’obtention du diplôme

Différentes voies sont possibles pour se former au métier d’agriculteur  : la voie scolaire classique, l’apprentissage ainsi que la VAE (validation des acquis par l’expérience).

Attention, toutes les formations ne donnent pas accès à la capacité professionnelle agricole, obligatoire pour demander les aides à l’installation (DJA).

La capacité professionnelle

La capacité professionnelle agricole est un prérequis obligatoire pour un candidat à l’installation souhaitant demander les aides à l’installation (DJA).

Aujourd’hui le niveau minimum requis est un diplôme ou titre de niveau IV agricole, complété d’un Plan de Professionnalisation Personnalisé  (PPP) validé par le Préfet.

La liste des diplômes reconnus par l’Etat comme conférant la capacité professionnelle agricole a été arrêté par décret en date du 30 novembre 2012.